Jardin : allées et voies d’accès, comment éviter le bourbier ?

Comment aménager un jardin ou une allée ? Ces abords qui donnent une tonalité et un style à votre propriété requièrent une attention particulière. Faute de quoi, ils se transformeront vite en vaste bourbier l’automne venu. Pavés, dalles, graviers ou béton, liste non exhaustive, les solutions sont multiples. Etat des lieux.

"En premier lieu, il faut régler l’écoulement des eaux de pluie et faire en sorte qu’elles ne se dirigent jamais vers la maison", explique Loïc Dénié, le directeur de la société Léauté spécialisée dans l’aménagement de parcs et jardins, à Vertou, près de Nantes (44). "Ensuite, il n’y a plus qu’à choisir les bons matériaux en fonction de l’effet recherché, de l’utilisation des lieux et du budget", dit-il. Dit comme cela, l'allée de jardin n'est pas un casse-tête particulier.Or, "c’est là que le bât blesse !", remarque Michel Pichon, son homologue strasbourgeois. "Quand on construit une maison, on oublie toujours le jardin et les abords. C’est une monumentale erreur. Si on l’intégrait dans le budget, tout le monde y trouverait son compte", dit-il. Il suffit en effet de prévoir environ 8 à 10% du prix de la construction pour bénéficier des conseils de professionnels et avoir les meilleurs produits. "Cela éviterait les 'bricolages' qui ne durent pas très longtemps...", précise-t-il en souriant.


Bref, comme souvent, c'est en amont que se fait la moitié du travail car l’aménagement des accès ne s’improvise pas. D'une part une réflexion est nécessaire pour bien déterminer le 'plan' de votre projet, que l'allée devant mener au garage mène bien au garage pour simplifier (mais aussi par exemple qu'un beau dallage ne soit pas constamment taché par les fruits d'un arbuste) et d'autre part parce qu'une fois la tranchée d'un cheminement creusée et le massif de rosiers déplacé dans le cadre d'un réaménagement, il sera très difficile de revenir en arrière. Qui plus est, le plus résistant des revêtements se déformera s’il n’est pas correctement posé. Le recours à un spécialiste est donc vivement recommandé car l'homme de l'art devra et saura respecter certaines procédures incontournables. La première est de créer une pente pour l’évacuation des eaux de pluie vers un caniveau latéral qui rejoint un puisard ou le réseau d’évacuation de la maison. Il devra ensuite préparer le sol par un décaissement, ce qui correspond aux 'fondations' des allées (par exemple, il faut creuser à 23cm pour le gravier, 20 à 30cm pour les pavés auto bloquants ou le granit et 30cm pour les dalles de béton et de terre cuite). Il faudra ensuite combler la tranchée avec des sous-couches de sable et de tout venant, stabiliser la couche supérieure et procéder enfin à la mise en place des dalles ou pavés, selon les instructions du fournisseur. Les spécialistes installent souvent un feutre géotextile en polypropylène imputrescible que l’on pose facilement sur le sol naturel, avant les sous-couches. Cela améliore durablement la capacité portante des sols et évite les affaissements. Ce type de matériaux est vendu en rouleaux chez les marchands de matériaux et en Grandes Surfaces de Bricolage - GSB - (à partir de 30 euros le rouleau de 25mx1m). En tout état de cause, n'hésitez pas à contacter divers professionnels (aménageurs de parcs et jardins, jardiniers, paysagistes, artisans spécialisés, etc.) tant pour préciser votre projet – les spécialistes sont souvent de bon conseil – que pour ainsi envisager différents devis et techniques en fonction de votre budget et de votre terrain (creuser une tranchée dans de la terre molle n'a pas le même coût que de la creuser dans une roche dure par exemple et, dans ce dernier cas, peut-être d'autres solutions que la tranchée existent). En effet, le coût de votre chantier variera selon le matériau choisi et la surface à recouvrir. "Pour le dallage par exemple, entre le modèle que l’on trouve en GSB et quelque chose de plus sophistiqué, le coût peut passer du simple au double, de 80 et 150 euros le m². Si vous optez pour des pavés en granit, ce budget devra être multiplié par 2. Les graviers vous seront facturés autour de 60 euros le m². La solution des caillebotis en bois exotique peut, selon les essences, atteindre 200 à 240 euros le m²", explique ainsi une collaboratrice de Jean Claude Ribet, artisan aménageur de parcs et jardins à Tourlaville (50). Des prix qui s’entendent pour une pose sur une surface plane et propre, sans remise à niveau préalable. La durée du chantier est également variable selon la surface à aménager et le revêtement choisi. "Pour le gravier, la nouvelle tendance, c’est le nid d’abeille, des alvéoles en plastique qui retiennent très bien les gravillons", précise Loïc Denié. Mais cet inventaire de solutions est non exhaustif. Signalons aussi :
  • le béton, ou le bitume, coloré (vert, orange, rouge) qui peut être utilisé pour la partie de terrain réservée à la voiture ; prévoir une surface permettant d’ouvrir aisément les 4 portes du véhicule (prix autour de 150 euros le m3) ;
  • le pavé autobloquant disponible en de nombreuses formes et couleurs (à partir de 10 euros le m² chez les marchands de matériaux). Il peut se poser, comme certaines dalles, en 'joints verts' ; des écarteurs spéciaux permettent d’insérer, entre chaque pièce, du terreau engazonné ; effet garanti.