La fenêtre intelligente s’obscurcit aux rayons du soleil

Le revêtement de fenêtre à auto-obscurcissement de Ravenbrick a été utilisé lors de la construction récente d’un bâtiment à efficacité énergétique du National Renewable Energy Laboratory.

Établie à Denver, l’entreprise Ravenbrick travaille sur un revêtement de fenêtre qui crée une teinte capable de faire obstacle à la chaleur en fonction de la température extérieure. L’entreprise s’apprête à lever 3 millions de dollars en capital-risque, avec des plans de construction d’une usine qui entrera en fonction dans environ un an, d’après son cofondateur et président Wil McCarthy.

L’une des tendances de la conception des bâtiments consiste à utiliser de grandes fenêtres pour laisser entrer la lumière du jour et créer ainsi un espace de travail agréable tout en diminuant le besoin d’éclairage artificiel. Toutefois, les fenêtres qui courent du sol au plafond, par exemple, génèrent une chaleur excessive due au rayonnement solaire, que l’on appelle « apport solaire ».

La société Ravenbrick, fondée il y a cinq ans, a développé un matériau qui est intégré sous forme liquide à un film plastique feuilleté sur les fenêtres, explique Wil McCarthy. Lorsque la température de la fenêtre atteint un certain seuil, le film commence à s’obscurcir pour éviter l’éblouissement et faire obstacle à la chaleur due au rayonnement solaire.

La vitesse à laquelle le verre se teinte dépend de la façon dont la chaleur se répartit sur le verre, mais il faut généralement 10 minutes environ, d’après Wil McCarthy.

Il existe déjà un certain nombre de produits de « verre intelligent » disponibles ou en cours de développement. Sage Electrochromatics et Soladigm, par exemple, ont bénéficié en 2010 d’un financement pour fabriquer des fenêtres électrochromatiques dont le verre se teinte en recevant un signal électrique.

Réaction à la température et non à l’électricité

La technique de Ravenbrick, qui émane des recherches menées par Wil McCarthy sur des capteurs pour des missions spatiales, dépend de la chaleur plutôt que de l’électricité. Elle est ainsi plus pratique à installer puisqu’elle ne nécessite pas de fils. Wil McCarthy s’attend à ce que ses produits soient moins chers et à obtenir un retour sur investissement en quelques années.

« Notre technique repose sur le cristal liquide. Sur un téléviseur, vous avez un ensemble de cristaux liquides qui sont activés par l’électricité. Chaque pixel comporte un transistor par lequel vous pouvez faire passer une tension pour l’éclairer ou l’assombrir », explique-t-il. « Nous faisons pour l’essentiel la même chose avec un seul énorme pixel, mais il est activé par la température plutôt que par un signal électrique. »

Le film de Ravenbrick a été installé sur un bâtiment du National Renewable Energy Laboratory et sur les bureaux d’une grande entreprise. La température qui déclenche le processus d’obscurcissement peut être réglée en usine, mais le seuil de 34 °C à la surface de la fenêtre (pas à l’intérieur) convient à de nombreux climats.

Plutôt que de vendre sa technique directement aux consommateurs, Ravenbrick prévoit de la vendre aux fabricants de fenêtres qui pourraient ajouter le film à leurs produits, indique Wil McCarthy. Une autre entreprise baptisée Pleotint teste également des fenêtres à auto-obscurcissement déclenché par la chaleur.

Les fondateurs de Ravenbrick ont décidé de se concentrer en premier lieu sur le verre à auto-obscurcissement, mais sa technologie de nanomatériau thermique peut être adaptée à différents objectifs, affirme Wil McCarthy. À l’avenir, il espère développer un revêtement de fenêtre capable d’absorber et de réfléchir une partie de la chaleur du soleil et créer des murs pouvant transférer la chaleur solaire dans un bâtiment.


Source: smartplanet.fr