A l’heure où la planète fait attention à sa consommation d’énergie, le photovoltaïque semble être la solution adéquate. Pourtant celle-ci reste peu utilisée à cause de son coût élevé de production d’électricité. Quel avenir se dessine pour la filière ? Trois questions à Richard Loyen, délégué régional d’Enerplan.
Wiki2d : Depuis le moratoire sur le solaire de 2010, qui a nettement baissé les tarifs de rachat et mis un coup d’arrêt à plusieurs projets d’envergure, comment se porte la filière ?
Richard Loyen : Elle est franchement mal en point. Nous avons perdu 15 000 emplois sur 25 000, donc on peut carrément parler de saignée. C’est pour cela que pour relancer la filière, nous demandons au nouveau gouvernement de prendre des mesures d’urgence. Il faut commencer par stabiliser les tarifs d’achat de l’électricité solaire (ils sont actuellement revus tous les trois mois, N.D.L.R.) car les baisses successives font peur au public. Nous avons besoin d’un « samu solaire ».
W. : Dans les conditions actuelles, est-il toujours rentable d’avoir recours au solaire ?
R. L. : Oui, les rendements sont toujours là. Je pense qu’il faut dédramatiser la baisse des tarifs d’achat car elle est compensée par une baisse constante des coûts de la technologie. Et il est encore possible de profiter d’aides financières. Nous sommes juste sortis d’une période où l’empilement des aides a attiré des « écodélinquants » qui s’en sont mis plein les poches grâce aux failles du système. Maintenant, il s’agit de revenir à la normale, en faisant un investissement qui paiera sur le long terme, car c’est une énergie durablement moins chère. D’ailleurs, l’idéal serait de valoriser l’autoconsommation plutôt que la revente de l’énergie solaire.
W. : Qu’est-ce qui peut redonner confiance aux consommateurs ?
R.L. : Il faut relancer l’intérêt des Français pour le solaire via une communication positive sur les atouts de l’énergie solaire photovoltaïque et thermique. D’ailleurs, à l’occasion des journées du solaire, nous sommes revenus à nos premiers amours, à savoir l’éducation au développement durable. Comme on parle de la génération digitale pour ceux qui ont grandi avec le numérique, je crois beaucoup à l’apparition d’une génération « solar native », qui ne pourra pas imaginer construire sa maison sans utiliser le solaire. Les collectivités peuvent également montrer l’exemple en continuant à équiper leurs bâtiments de panneaux solaires.
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