Qu'est-ce qu'un ravalement de façade?

Le ravalement consiste à nettoyer et à remettre en état un mur de façade.
Utile pour la préservation autant que pour l’aspect, le ravalement de la façade de votre maison est un acte important pour la sauvegarde de votre patrimoine. L’enduit a pour fonction première de protéger votre façade contre l’eau et les chocs thermiques, mais aussi de l’embellir.


La restauration partielle ou totale du mur de façade doit respecter la structure originelle. Le décor d’architecture, partie intégrante du mur, doit lui aussi être sauvegardé.

C’est une opération délicate qui se fait : dans le respect de la culture régionale ; en compatibilité avec le matériau sur lequel il est appliqué. L’enduit doit faire corps avec la maçonnerie. Il protège efficacement s’il est de nature compatible avec la maçonnerie du support : il doit être réalisé à base de chaux ou de « plâtre gros ».

1. Les risques d’un ravalement mal fait

Un ravalement mal fait peut entrainer des risques d’accidents corporels pour les usagers de la voie publique et les occupants des locaux (chutes de pierres…). D’autre part, il peut engendrer des désordres graves dans l’ouvrage, principalement caractérisés, en façade, par le vieillissement accéléré de l’enduit. C’est pourquoi il est nécessaire de prêter attention au type de ravalement envisagé. La dégradation prématurée de l’enduit entraîne un surcout de réparation.

2. Les pathologies des enduits

Le manque d’adhérence dû à l’incompatibilité des matériaux.
→ décollement en plaque, fissure, gonflement ou cloquage à la surface
→ formation d’écailles.

La présence de fissures (4 types de fissures)
→ faïençage (réseau de petites fissures linéaires superficielles)
→ microfissures (ouvertures discontinues de largeur inférieure à 0,2 mm)
→ fissures (ouvertures entre 0,2 et 2 mm de largeur)
→ lézardes (au-delà de 2 mm) qui affectent l’enduit ainsi que le support

Le manque de dureté et la porosité, liés à des problèmes de dosage et de mise en œuvre
→ absorption de l’eau de pluie
→ gonflement
→ pulvérulence, poudre

La présence d’humidité diminue les résistances mécaniques et thermiques, provoque le gonflement des sels cristallisés par hydratation, la corrosion des métaux, et le pourrissement du bois, altère et creuse les joints et appareillages.

L’absence de cohésion
→ farinage, effritement
→ pulvérulence

Autres problèmes d’humidité et de mise en œuvre de l’enduit
→ présence de traces, auréoles, efflorescences
→ spectres, fantômes, nuances de peintures.

3. Les agressions de la façade

Les écarts de température
→ dilatation différentielle des matériaux
→ fissures, décollements en plaque de l’enduit, pulvérulences
→ alternance de phases de gel/dégel
→ fragilisation des matériaux ébrèchement, éclatement, décollements en plaque de l’enduit.

Les agressions chimiques
→ la pollution urbaine attaque la couche superficielle de la façade (desquamation)
→ les pluies acides corrodent les matériaux en profondeur
→ le CO2 dégrade le béton en carbonate
→ l’incompatibilité des matériaux provoque le développement de sels et le décollement de l’enduit. Les effets mécaniques sont liés à des problèmes de structure dus à des tassements différentiels.

L’humidité vient de l’intérieur ou de l’extérieur.

Humidité du sol (eaux superficielles + nappe phréatique) : elle se déplace par capillarité dans les murs. La présence de nitrates et de sulfates provoquent la formation de gypse.
→ tache sur la longueur de la façade, stable dans le temps, si elle est due à une nappe phréatique
→ taches plus localisées et de hauteur variable dans le temps, s’il s’agit d’eaux dispersées (eaux pluviales, canalisations défectueuses,…)

Humidité due aux précipitations : Des désagréments peuvent être évités grâce à l’attention portée aux éléments permettant l’écoulement de l’eau (corniche, bandeaux, appuis de fenêtre, gouttière et conduite d’eau pluviale).
→ attention aux descentes d’eau : les fuites d’eau dues au mauvais entretien des canalisations engendrent des désordres localisés, notamment en pied de colonne.
→ attention au ruissellement de l’eau sur les façades ; la présence d’une corniche, d’appuis de fenêtre et de bandeaux d’étages permet de canaliser l’écoulement de l’eau,
les désordres résultant des infiltrations d’eau sont alors plus localisés.
→ attention au rejaillissement sur les corniches : une bavette de protection en bon état est nécessaire pour éviter les infiltrations d’eau par gravité dans la façade qui, sous l’action du gel, font gonfler l’eau infiltrée et éclater la pierre.

humidité due à l’eau de condensation: Les pièces humides produisent de la vapeur qui se condense et que les parois absorbent. L’humidité pénètre ainsi dans le mur ; il faut alors qu’elle le traverse pour être évacuée à l’extérieur. Une mauvaise aération des pièces humides favorise l’accumulation de cette humidité, et la prolifération des organismes et les micro-organismes végétaux et animaux (pigeons, escargots, microorganismes, lierre, mousses, lichens…) dont les actions mécaniques entraînent des fissures.

Humidité des mortiers : l’excès d’eau de gâchage dans le mortier provoque la dissolution des sels contenus dans le mortier
→ efflorescences.

L’humidité est ce qui cause le plus de dommages.
Il ne faut pas chercher à la bloquer par un revêtement imperméable qui empêche le bâtiment de respirer ; il faut au contraire favoriser l’échappée vers l’extérieur de l’humidité naturelle emmagasinée à l’intérieur
des murs. La chaux est le matériau le plus approprié aux échanges hygro-thermiques de la façade.

La chaux

Elle provient de la cuisson du calcaire (calcination) dans des fours spéciaux, à une température comprise entre 900° et 1100°. Après traitement, elle est intimement mêlée à de l’eau et à des agrégats, tel que le sable ; elle durcit lentement à l’air. La nature de la chaux diffère selon la qualité des roches extraites : les calcaires les plus purs donnent des chaux grasses ou aériennes, et les calcaires argileux des chaux maigres dites hydrauliques.

Ses qualités

  • Sa bonne adhérence lui permet de combler les interstices entre les joints de la maçonnerie, et s’oppose à la pénétration de l’eau de ruissellement. Sa grande élasticité lui permet d’absorber sans dommages divers mouvements dus aux effets mécaniques ou aux écarts de températures.
  • Sa texture homogène, due à l’absence de retrait lors du séchage, rend improbable les risques de faïençage (fissuration), et empêche par conséquent la pénétration des eaux de ruissellement.
  • Sa microporosité permet la respiration du support, ainsi que les échanges thermiques.
  • Sa bonne isolation thermique est peu sensible au gel et aux variations climatiques, et supporte des températures de 1800° à 2000° en cas d’incendie.

C’est un redoutable bactéricide. Elle peut se teinter.

La finition

Les aspects possibles de l’enduit sont très divers : dressé, taloché, lissé, peigné, gratté, strié, etc. L’enduit est aussi parfois utilisé pour réaliser un faux appareil (brique, pierre de taille…).

Le badigeon permet d’unifier une surface enduite à nouveau, laissant apparaître des traces de reprises. Il a l’aspect d’un « lait de chaux ».
Par manque d’adhérence, la mise en œuvre de badigeons est impossible sur les enduits contenant des imperméabilisants et sur les peintures à base de résines synthétiques.