La cuisine américaine est dépassée : vive la living kitchen !

Fini la mode de la cuisine américaine ! La nouvelle tendance est à l'ouverture et à l'unité avec la living kitchen. Une cuisine et un salon qui fusionnent pour ne donner qu'une pièce à vivre sans complexe...

Vers un total look entre salon et cuisine

Dans cette vision moderne de la cuisine, fusionnée avec le salon et la salle à manger, l'esthétique mise sur un mobilier discret : on ne parle plus d'éléments, mais bel et bien de mobilier. Les lignes sont fluides et horizontales, les meubles se confondent entre pôle de cuisson et espace de détente, coin repas et canapé. Et ce jeu de ressemblances porte aussi sur les couleurs et les matières, qui sont coordonnées, sublimées par la lumière. L'absence de frontière et de démarcation produit une impression d'harmonie globale. Tout se fond, s'encastre et s'imbrique. L'idée maitresse : pouvoir jeter un coup d'œil circulaire sans rencontrer d'obstacle. Loin de chercher à dissimuler, on veille plutôt à ce que tout s'intègre à la perfection.


Une offre évolutive et pratique

Grâce aux innovations techniques, les nuisances propres à la cuisine ont beaucoup diminué. Moins de bruits et d'odeurs désagréables viennent perturber l'endroit. Le mobilier aussi se montre ingénieux : escamotable, modulable, évolutif, il s'adapte à toutes les envies. Même ses poignées se font oublier. Et la cuisine se conçoit désormais dans sa globalité. Plus question de couvrir chaque mur de meubles, l'objectif est de définir l'espace pour valoriser le volume et non rentabiliser les mètres carrés. Un concept d'unité que les Italiens sont fiers d'avoir initié et promeuvent comme un véritable style de vie. "Nous avons besoin d'un lieu où nous retrouver, nous rassembler, sans nous marcher dessus. Mais si les cloisons s'effacent dans un désir d'agrandissement, les flux de circulation méritent d'être soigneusement étudiés", note Alain Benzazon pour Veneta Cucine. Afin de coller à la tendance, la cuisine contemporaine exige donc une mise en scène bien pensée.

Les meubles à double emploi garantissent l'unité

La cuisine assume un double rôle en dévoilant de plus en plus de meubles-vitrines ou biblio- thèques ouverts sur le salon. Une façon décontractée de se réapproprier l'espace. Côté cuisine, ils permettent de ranger ustensiles et petits matériels ; côté salon, par exemple, ils servent de niches décoratives.Mobalpa va plus loin en présentant un "dresselier". À mi-chemin entre le dressing et le vaisselier, ce placard innovant expose la vaisselle, tout en la protégeant derrière deux portes coulissantes.

Dans un espace toujours plus ouvert, la question du rangement se pose.

Coffres et caissons répondent bien aux problématiques de manque de place. Modulables, ils se transforment en tables basses ou en banquettes d'appoint. Et collent aussi aux nouveaux codes esthétiques : des lignes épurées et encore plus d'horizontalité pour ne pas casser l'unité du lieu de vie. L'autre avantage est que ce mobilier malin et pratique équilibre mieux les volumes pour jouer les prolongations entre plan de travail et coin détente.Cuisinella a ainsi mis au point un meuble à ouvertures à la fois en façade et sur le côté, qui fait le lien entre cuisine et salon. Toujours dans une optique de gain de place, les plans de travail ont également été repensés autour d'un système coulissant, permettant d'augmenter de 30 % la surface utilisable. Et d'offrir en parallèle une desserte pour les apéritifs entre amis, par exemple. Ce mobilier inédit répond à un besoin d'unité de ces nouveaux lieux de vie, à un problème de manque d'espace, mais également à l'envie de plus en plus forte de dévoiler son univers aux yeux de tous. Ainsi, la cuisine ne se vit plus comme une bulle protégée, mais comme une scène où chacun peut faire la démonstration de ses talents et, pourquoi pas, inviter les autres à faire montre des leurs.

L'espace repas s'exonère des codes traditionnels

Et question coin repas, doit-on faire disparaître sa table de salle à manger ? La tendance semble aller dans ce sens, mais les Français y restent encore très attachés. Symbole des déjeuners de famille dominicaux et des repas de fêtes, ce mobilier est lié à notre culture (rappelons que le repas gastronomique des Français a récemment été inscrit au patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'Unesco). Le problème, c'est qu'il est imposant. Et donc en décalage avec l'univers épuré tant recherché dans une cuisine-salon.

Si l'on souhaite vraiment conserver sa table, autant en faire une pièce maîtresse de sa décoration, par exemple en la mettant en valeur par des suspensions lumineuses souvent spectaculaires. Même si certains designers lui prédisent un retour en grâce d'ici à quelques années, nombreux sont ceux qui l'éliminent au profit d'une table basse aux proportions démesurées (l'idéal pour les plateaux-repas et les diners décontractés). Ou d'un bar-snack haut perché, dans la continuité du plan de travail. Le but est surtout d'inventer une autre convivialité, décomplexée, de donner à notre art de recevoir un gout plus actuel. La cuisine se veut avant tout lieu de partage. Les nouveaux loisirs l' investissent, l'écran y est d'ailleurs dominant. Car si l'on ne sort plus comme il y a quelques années, on ouvre sa sphère privée sans états d'âme, le temps d'un match ou d'un apéro dinatoire. Avec des repas devenus moins formels, la table doit s'improviser, se réinventer. Et se transformer à l'envi.