Le triple vitrage : les performances

A l’heure où le prix des énergies flambe, réduire la facture de chauffage devient une nécessité pour beaucoup de foyers. Voilà que les menuisiers mettent en avant leurs fenêtres à triple vitrage. Le triple vitrage : une affaire ?

L’isolation : une préoccupation montante

Grenelle 2, RT 2012, label BBC, maison passive… Les initiatives, les décrets, les labels s’enchainent pour assainir la consommation énergétique dans l’hexagone. Aujourd’hui, la maison est construite comme un bunker destiné à retenir la chaleur. Avec le photovoltaïque, elle devient mini centrale électrique. Pour calfeutrer encore un peu plus les ouvertures, le triple vitrage renforce sa présence sur le marché public de la menuiserie. On nous vente ses performances.

 

Un meilleur coefficient U, un facteur solaire moindre

Nous avons déjà détaillé dans un précédent dossier les principaux labels de qualité pour les fenêtres. Il existe de nombreux indicateurs pour mesurer la performance d’un vitrage mais les principaux sont le coefficient U et le facteur solaire.
  • Le coefficient U : Il se mesure en W/m².k (Watt par mètre carré par Kelvin). Il mesure le transfert thermique entre l’intérieur et l’extérieur du vitrage. Plus il est bas, meilleure est l’isolation. C’est donc le principal indicateur pour mesurer le pouvoir isolant d’un vitrage.
  • Le facteur solaire mesure la capacité du vitrage à transmettre l’apport solaire. Ce facteur s’évalue en pourcentage de l’énergie lumineuse retransmise à l’intérieur.
Le meilleur double vitrage, traité et contenant un gaz isolant, atteint un coefficient u de 1,1W/m².k. Le triple vitrage peut lui atteindre un coefficient de 0,6W/m².k. La comparaison est sans appel : le triple vitrage renforce les performances classiques du double vitrage. Il faut cependant prendre en compte la perte en facteur solaire, réduit à 50% comparé aux 65% d’un double vitrage. Un facteur solaire moindre, c’est moins de radiation solaire, donc moins de chauffage naturel en hiver dû au rayonnement

 

Poser un triple vitrage, est-ce rentable ?

Il n’existe pas de réponse définitive à cette question. Le triple vitrage s’inscrit dans une démarche globale de baisse de la consommation énergétique d’une maison. Son impact se fera fatalement ressentir dans le cas d’une maison dont l’isolation a été sérieusement étudiée, comme une maison BBC ou une maison passive. Le facteur solaire est un indice à double tranchant. Selon les circonstances il peut être soit bénéfique, soit il peut réduire les performances de la menuiserie. Si l’apport solaire est essentiel au chauffage du bâtiment (principalement au printemps et à l’automne), un facteur solaire faible peut être pénalisant. En revanche dans l’hypothèse d’une maison déjà bien isolée, cet apport de mi-saison joue un rôle moins important : dans ce cas de figure, la pose de triple vitrage se justifie pleinement et les gains sont importants. Certains jugeront également agréable un apport solaire moindre en été, notamment pendant les grandes chaleurs. La performance d’un triple vitrage est également tributaire de son emplacement : sur la maison (façade nord, façade sud) mais également en France ! En effet, les différences climatiques et d’ensoleillement entre les régions françaises jouent sur les performances du triple vitrage. Le triple vitrage entraine un surcout certain à l’achat d’une fenêtre. Il faudra amortir le surcout en s’assurant de la pertinence de ce choix par rapport à son propre domicile. N’hésitez pas à faire réaliser un audit énergétique de votre logement par un professionnel pour vous assurer de l’utilité d’une pose de triple vitrage pour vos menuiseries.